Comment Romano Prodi voit Bayrou

Publié le par Jeunes UDF 14

« Il a cette simplicité typique de la province » ROMANO PRODI, Premier ministre italien

LE CANDIDAT de l'UDF est un ami de longue date du président du Conseil italien, le centriste Romano Prodi. Ils se sont connus sur les bancs de l'Union européenne et partagent une même conviction : qu'une large alliance, au-delà des partis, peut faire avancer les choses.

Comment avez-vous connu François Bayrou ?
Romano Prodi.
Je connais François depuis le début des années 1990.

Il évoluait dans les cercles de réflexion sur l'avenir de l'Europe et son projet de société. Il m'a toujours manifesté beaucoup d'amitié, même dans les moments difficiles.

Quel est votre meilleur souvenir avec lui ?
Les bons souvenirs sont nombreux. Je me rappelle l'avoir invité à passer une journée avec moi, en famille, dans ma maison de Bologne. C'était à la veille de mon investiture à la présidence de la Commission européenne (NDLR : Prodi a présidé la Commission de Bruxelles de 1999 à 2004). Mais le signe d'amitié politique le plus fort que m'a témoigné François, c'est sa bataille contre l'entrée de Silvio Berlusconi et de son parti, Forza Italia, au sein du Parti populaire européen (PPE). Il s'est ainsi opposé à la dérive conservatrice du PPE, qui était pourtant auparavant l'un des meilleurs promoteurs du modèle social européen.

Quelle est la qualité que vous appréciez le plus chez lui ?
Le courage avec lequel il mène son combat politique. Il possède aussi cette simplicité typique de la province. Par ailleurs, j'avoue que nous sommes tous les deux très têtus...

Que pensez-vous de sa démarche politique ?
Il a une idée très positive de l'Europe, une Europe des citoyens et non pas technocratique. Nous sommes tous deux convaincus que notre avenir commun sera européen ou ne sera pas.

Bayrou propose un gouvernement d'union nationale, un peu sur le modèle d'une coalition à l'italienne ou à l'allemande. Y croyez-vous ?
Je ne veux pas rentrer dans le débat présidentiel français, ni tenter de l'influencer. Notre coalition est très différente de l'allemande. En Allemagne, les deux principaux partis ont créé une grande coalition, faute de pouvoir former un gouvernement plus cohérent. Il s'agit d'une situation exceptionnelle et donc transitoire. Alors qu'en Italie nous travaillons assidûment depuis dix ans sur un grand projet politique de rapprochement progressif et d'alliance entre le centre et la gauche. Sans cette rencontre entre le centre et la gauche, l'Italie serait très probablement condamnée à la paralysie et donc au déclin.

Cela pourrait-il marcher en France ?
Les Français choisiront-ils le modèle allemand ou l'italien, voire un modèle plus original ? Selon moi, la gauche moderne et le centre peuvent faire beaucoup ensemble. Mais, en tout état de cause, le peuple français fera sûrement le choix le plus sage.

Publié dans Jeunes UDF national

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